Mise en oeuvre du projet de prévention de la violence et du harcèlement scolaire de l’université de Mons.
Conscient de la gravité du phénomène de harcèlement et désireux de garantir à chaque enfant un environnement respectueux et épanouissant, le Comité des parents a décidé, en concertation avec la direction, de mettre en oeuvre le projet de prévention de la violence et du harcèlement scolaire mis sur pied par le service de sciences de la famille de l’Université de Mons.
Ce projet a été finalisé en l’espace d’un an, au terme duquel les différents acteurs de l’école de la Paix avaient tout naturellement intégré cette nouvelle dynamique.
Dans ce cadre, le Comité des parents a financé la conférence du Professeur Bruno Humbeeck, ainsi que différentes formations spécifiques destinées au personnel d’encadrement et aux enseignants.
En septembre 2015, les élèves ont découvert leur nouvelle cour de récréation.
Après un petit temps d’adaptation, ils se sont très rapidement appropriés les nouveaux espaces.
Aujourd’hui, chacun trouve sa place pendant les temps de jeu: les échanges sont plus régulés, les dynamiques harmonisées et les confrontations beaucoup plus rares.
Evidemment, comme vous pouvez vous en douter, les accrochages et disputes n’ont pas totalement disparu. C’est là qu’interviennent les groupes de parole au sein de chaque classe. Organisés régulièrement par les institutrices, ils permettent de désamorcer les conflits qui pourraient dégénérer en actes de violence, voire de harcèlement. Les enfants ont tout de suite investi cet espace qui leur est réservé. Chacun peut y prendre la parole pour exprimer ses émotions et expliquer ce qui le préoccupe. Plusieurs règles sont de mise, notamment: on écoute l’autre jusqu’à ce qu’il ait terminé et aucun nom n’est cité.
Non seulement les enfants prennent conscience de ce que ressentent les autres mais recherchent également une solution ensemble.
Une démarche qui développe l’écoute, l’entraide, l’empathie et la cohésion du groupe.
Tout bonus!
Quelques mots sur le projet
La cour de récréation est explicitement désignée par la majorité des élèves comme le principal lieu d’expression de la souffrance psychosociale vécue par eux en milieu scolaire (B.Humbeeck, 2012).
Les phénomènes de bullying, de rejet et de harcèlement qui s’y manifestent font sentir leurs effets non seulement sur l’aptitude de l’enfant à apprendre (B. Galand, 2009) mais aussi sur l’ensemble de son développement psychologique et social. Les conséquences apparaissent ainsi souvent irréversibles sur la trajectoire scolaire de l’élève et font sentir profondément leurs effets sur l’histoire personnelle de l’enfant.
Ce double phénomène s’explique par la mise en place chez lui de cercles vicieux clairement identifiables au sein desquels l’estime de soi et le sentiment de désespérance se conjuguent pour l’amener à adopter une attitude de retrait et de repli sur soi qui l’incite à se tenir à l’écart des groupes et l’invite à ne plus oser y réaliser des apprentissages.
Parce qu’elle empêche l’école de se constituer pour tous comme un espace privilégié d’apprentissage et parce qu’elle constitue dans de nombreux cas un argument de dissension entre l’école et la famille, la prévention de toutes les manifestations de violence scolaire entre pairs, qu’elles soient visibles ou invisibles, constitue un enjeu prioritaire pour de nombreuses écoles.
Or, il faut bien en convenir, ces nouvelles formes de violence échappent, pour la plupart d’entre elles, au contrôle des enseignants et des éducateurs qui, dans l’état actuel du fonctionnement des cours de récréation, ne disposent pas de moyens méthodologiques pour en repérer l’occurrence, en prévenir la manifestation et en contrôler les effets délétères.
Sensible à cette problématique, le Comité des parents a proposé à l’équipe pédagogique de mettre en oeuvre le projet de prévention de la violence et du harcèlement scolaire du service de sciences de la famille de l’Université de Mons.
L’objectif général poursuivi était de réguler la cour de récréation en donnant aux enseignants des outils d’intervention et de médiation adaptés aux caractéristiques particulières et à la complexité des situations de violence visibles et invisibles.
Mise en oeuvre du projet suivant deux axes
Le premier axe est la régulation de la cour de récréation, en s’appuyant sur un ensemble de règles visant à contrôler la violence visible: répartition de l’espace en zones, surveillance de la cour et sanction en cas de transgression des règles.
Le second axe vise plus spécifiquement à révéler et à contrôler les formes de violence invisible en proposant des espaces de médiation. Il permet à chaque enfant de disposer d’un moment de parole au cours duquel il apprend à parler de ce qu’il vit et à gérer, sans violence, les conflits dans lesquels il est impliqué. Il s’agit concrètement d’aider les élèves à identifier leurs émotions, à parler d’eux-mêmes. La médiation suppose en effet l’aptitude à évoquer ses propres besoins psychosociaux mis en difficultés dans la relation plutôt que d’accuser les comportements d’autrui. L’intention est donc de gérer pacifiquement les conflits.